Pour cette nouvelle revue de presse, petit tour d’horizon de l’actualité dans le monde de la mobilité électrique, de l’automobile et de l’énergie, en France et en Europe.
Objectif : déceler les tendances émergentes, les enjeux majeurs et les grandes transformations essentielles afin de mieux appréhender l’évolution du marché.
Stratégie de décarbonisation des transports : une ambition mondiale
Les Nations Unies ont franchi un pas significatif avec l’adoption d’une stratégie mondiale de décarbonisation englobant les transports routiers, ferroviaires et fluviaux. Cette initiative historique souligne l’importance accordée à la lutte contre le changement climatique au niveau international et met en avant la nécessité d’une action concertée pour réduire l’empreinte carbone du secteur des transports. Cette stratégie mondiale représente un cadre d’action pour les années à venir, visant à accélérer la transition vers des modes de transport plus durables.
Déploiement des camions électriques en France : un défi d’infrastructure majeur
La transition vers l’électrification des poids lourds sur les routes françaises nécessite une mise à niveau considérable de l’infrastructure de recharge, avec un besoin estimé à 10 000 bornes supplémentaires. Ce projet ambitieux s’inscrit dans un contexte où la mobilité électrique gagne du terrain, nécessitant une adaptation des aires de service existantes, mais aussi une capacité pour le réseau électrique de répondre à un besoin qui continuera de croître. Selon le scénario volontariste retenu dans une étude réalisée par Vinci Autoroutes, Total Energies, Enedis et d’autres grandes marques de camions, c’est en effet 30% des poids lourds qui seraient électrifiés à horizon 2035.
Aires de service et mobilité électrique : une transformation en marche
Les aires de service sur les autoroutes françaises connaissent une profonde mutation pour répondre à l’essor de la mobilité électrique. VINCI Autoroutes déploie un ambitieux programme de transformation : « sur le réseau VINCI Autoroutes, on a entre 8 et 9 bornes de recharge en moyenne par aire de services, pratiquement 10. Et il va falloir passer ce chiffre de 10 à 70 d’ici 2035 » précise Louis du Pasquier, directeur des mobilités décarbonées.
Cette transformation implique des investissements importants, mais également une refonte complète des aires de service. Elle est cruciale pour accompagner le virage écologique du secteur automobile, offrant aux usagers une expérience améliorée et répondant aux enjeux de la transition énergétique.
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Coût de production des véhicules électriques : une baisse significative attendue pour 2027
La production des véhicules électriques pourrait devenir moins onéreuse que celle des thermiques dès 2027, grâce à des innovations de fabrication. L’adoption du « gigacasting », qui permet de mouler de grandes sections de la voiture en une seule pièce, jouerait un rôle clé dans la réduction des coûts. Cette avancée, associée à la diminution du prix des batteries, pourrait niveler les tarifs entre voitures électriques et thermiques. Bien que le début de l’année 2024 ait vu une légère décélération de la vente de véhicules électriques (10,9 % de part de marché), cette tendance pourrait toutefois s’inverser avec les avancées prédites pour 2027, marquant un tournant décisif pour l’adoption des véhicules 100 % électriques.
Les véhicules électriques d’occasion : une option plus abordable
Début 2024, le marché de l’occasion montre que les véhicules électriques deviennent parfois plus abordables que les modèles à essence, une première notable. Le rapport VO/VN, indicateur clé du marché automobile, révèle une dynamique modérée de renouvellement du parc, avec un ratio actuel de 3,30. On constate que le prix moyen des annonces pour les électriques a légèrement baissé sous celui des essences. Cette tendance est amplifiée par une forte présence de modèles comme la Renault Zoe et la Peugeot e-208. L’introduction prochaine de nouveaux modèles électriques pourrait encore renforcer cette accessibilité, en phase avec les objectifs environnementaux nationaux.
L’Italie et la fin des voitures thermiques : une échéance repoussée ?
Suite à l’adoption par les eurodéputés du texte qui mentionne l’interdiction de vente de voitures thermiques neuves en 2035, le Ministre italien des Transports a exprimé son opposition à ce projet de réglementation. S’il annonce espérer que le gouvernement italien s’oppose à l’approbation du texte par le Conseil européen, cette position reflète les préoccupations concernant l’impact économique et industriel d’une transition trop rapide vers l’électrification. Dans un contexte de nécessité urgente de réduire les émissions de CO2, ce débat sur la fin programmée des moteurs thermiques souligne les défis et les enjeux associés à la transformation du secteur automobile européen.
L’Autriche mise sur les énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone
Depuis un référendum de 1978, l’Autriche a exclu le nucléaire de ses plans énergétiques, préférant se tourner vers les énergies renouvelables. Cette stratégie nationale permet la production de 85% de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelables EnR. Le gouvernement écolo-conservateur souhaite atteindre 100% d’ici 2030 et vise la neutralité carbone d’ici 2040, soit dix ans avant l’Union européenne, sans nucléaire. Si, l’exemple autrichien illustre la possibilité d’une transition énergétique réussie, basée sur l’exploitation des ressources renouvelables et sur une politique environnementale volontariste, de nombreuses ONG ont exprimé leur doute quant à ses objectifs.
La compétitivité des voitures électriques chinoises en Europe et aux États-Unis
La montée en puissance des constructeurs chinois de véhicules électriques est à l’origine de nombreuses préoccupations face au défi concurrentiel sur les marchés européen et américain. Grâce à des coûts de production compétitifs et à des innovations technologiques rapides, les marques chinoises gagnent du terrain, influençant les dynamiques de marché et incitant à une réévaluation des stratégies chez les constructeurs historiques. Cette tendance suggère une redistribution des cartes dans l’industrie automobile mondiale, avec des implications significatives pour les politiques commerciales et les choix des consommateurs.
Véhicules électriques et hydrogène : un avenir prometteur malgré un démarrage en douceur
Malgré un essor notable et un potentiel avéré pour l’avenir de la mobilité en Europe, les secteurs de l’électrification et de l’hydrogène connaissent un ralentissement momentané. En effet, les immatriculations de véhicules à hydrogène restent encore anecdotiques et les ventes de véhicules diesel ont dépassé celles des électriques en janvier 2024, en partie à cause de la fin de certaines aides gouvernementales. Les deux technologies font face à des défis communs comme les coûts élevés et le manque de stations de recharge. Avec des investissements continus en recherche et développement et des politiques publiques favorables, cette phase ne devrait pas durer. Peu à peu, le marché des nouvelles motorisations va se dessiner avec différentes solutions qui coexisteront pour répondre aux besoins variés de mobilité.
