Pour cette revue de presse du mois d’avril, nous avons sélectionné les informations qui ont marqué, au cours des dernières semaines, le secteur de la mobilité électrique, de l’automobile et de l’énergie. Mise en place de nouvelles normes, évolution de la réglementation, nouveaux projets de loi: voici les principales actualités à prendre en considération.
Projet de loi : les nouvelles avancées concernant le verdissement des flottes
La commission du développement durable à l’Assemblée nationale a adopté plusieurs amendements dans le cadre de la proposition de loi qui concerne le verdissement des flottes d’entreprise. Cette loi vise à « accélérer et contrôler le verdissement des flottes automobiles ». Pour cela, elle propose des trajectoires de renouvellement plus contraignantes pour les organisations dont le parc compte plus de 100 véhicules. En cas de manquements constatés, des sanctions seront à prévoir. Côté calendrier, 90 % des véhicules devront être Véhicules à Très Faibles Émissions (VTFE) d’ici 2032.
Réglementation : vers l’uniformisation du paiement sur le réseau
Le règlement AFIR adopté en 2023 est enfin entré en vigueur. Ce texte vise notamment à simplifier et clarifier les modalités financières d’accès au réseau public de bornes de recharge électriques. À titre d’exemple, les prix devront être communiqués clairement aux utilisateurs finaux avant le début d’une session de recharge. Autre simplification, toutes les nouvelles bornes de recharge d’une puissance supérieure à 50 kW seront équipées de sorte à permettre un paiement par carte bancaire ou sans contact.
Véhicules électriques : des voitures difficiles à réparer
C’est le sujet du moment, l’association HOP alerte sur le risque de voir se développer des voitures dites jetables. Ces inquiétudes portent tout aussi bien sur la réparabilité des batteries, lesquelles représentent entre 30% et 40% de la valeur d’un véhicule que sur une éventuelle obsolescence logicielle. À l’heure où la mobilité électrique s’accélère, l’association réclame des règles plus strictes pour les constructeurs.
Étude de marché : les progrès constants de la mobilité électrique en France
La mobilité électrique continue de progresser en France, avec plus d’un million de véhicules électriques en circulation fin 2023, d’après les données de l’Avere. Les automobilistes français franchissent le pas, et peuvent désormais profiter d’un réseau de bornes de recharge en pleine expansion. Fin décembre, nous comptions 118 000 points disponibles, soit 44% d’augmentation en un an. En complément, nous observons une amélioration constante de l’autonomie des véhicules électriques, avec une moyenne de 400 km. Ces avancées cumulatives sont déterminantes, et permettent d’aborder plus sereinement l’ambition portée par l’Union Européenne : autoriser à la vente, d’ici 2035, uniquement des véhicules neutres en émissions carbone.
Tendances : comment réduire l’empreinte carbone des transports
Le secteur du transport est la première source d’émissions de gaz à effet de serre en France, à hauteur de 30 % en 2021. Dans ce cadre, les entreprises, par la mobilité de leurs collaborateurs et le transport de marchandises, ont un rôle clé à jouer dans la transition vers une mobilité durable. La rédaction d’un plan de mobilité (PDE), la promotion du télétravail, l’incitation aux transports en commun sont autant de solutions facilement activables. Les véhicules électriques constituent également un levier capital.
Législation : la loi sur la souveraineté énergétique contourne le Parlement
La loi de souveraineté énergétique initialement prévue ne verra finalement pas le jour sous la forme annoncée. Afin de contrer des débats complexes et un consensus difficile à atteindre, l’exécutif a décidé que la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) serait adoptée par décret. Ce texte clé pour l’avenir énergétique du pays prévoit une augmentation significative des énergies renouvelables et du nucléaire d’ici à 2035, dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. « Sur l’objectif pour 2035, nous serons au-delà des 50 % d’énergie décarbonée dans notre mix énergétique, fait valoir le cabinet de Roland Lescure, ministre de l’industrie et de l’énergie. Ce qui, en termes de résultat, est bien plus que les 47 % d’énergies renouvelables prévus par l’Union Européenne.»
Législation : les eurodéputés veulent réduire l’impact des véhicules utilitaires
Le 10 avril dernier, le Parlement européen a approuvé un projet de loi qui vise à réduire drastiquement les émissions moyennes de CO2 des nouveaux véhicules utilitaires lourds. Cette législation exige une réduction des émissions de GES de 45% d’ici 2030, et jusqu’à 90 % d’ici 2040, en comparaison aux données collectées en 2019. « Nous apportons plus de clarté à l’une des principales industries manufacturières européennes et une incitation forte à investir dans l’électrification et l’hydrogène », a indiqué Bas Eickhout, négociateur en chef du Parlement. La plupart des grands fabricants de camions ont exprimé leur soutien aux objectifs fixés ». Le projet de loi doit désormais être approuvé par les ministres des États membres et par la Conseil de l’Union Européenne.
Législation: l’Union Européenne soutient l’industrie dans la transition verte
La Commission européenne a annoncé une série de mesures pour accompagner l’industrie européenne dans sa transition vers une économie plus verte. Ces initiatives font suite à des dialogues intenses avec les acteurs industriels et sociaux. Elles sont destinées à surmonter les défis rencontrés dans la mise en œuvre de certaines politiques climatiques. Parmi elles, la simplification du cadre réglementaire, qui consiste à réduire de 25% les exigences en matière de reporting. Ont également été débattus la stabilisation des prix de l’énergie et la création d’une plateforme d’interaction numérique pour recueillir les commentaires de l’industrie.
Environnement: l’impact carbone des véhicules électriques
Une recherche menée par des scientifiques de l’Université de Californie à Berkeley démontre que l’adoption croissante de véhicules électriques contribue significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À travers un réseau de capteurs installés autour de la baie de San Francisco depuis 2012, les chercheurs ont pu constater une diminution constante des niveaux de CO2 émis chaque année. Ces résultats encourageants soulignent au passage les ambitions de la Californie en matière de décarbonation.
Réglementation: des nouvelles normes implémentées aux États-Unis
Le gouvernement américain a récemment formalisé de nouvelles normes sur les émissions polluantes des véhicules, « les plus strictes jamais prises dans l’histoire des États-Unis », selon Michael Regan, de l’agence de protection de l’environnement (EPA). Ces réglementations concernent les véhicules légers et moyens qui seront construits entre 2027 et 2032. Elles viennent ainsi restreindre progressivement les émissions annuelles autorisées et incitent, de facto, les constructeurs à électrifier leur flotte. Objectif : permettre aux voitures électriques de représenter 50% des parts de marché en 2030.
Étude de marché : les ventes de voitures électriques en chute libre en Allemagne
Alors que l’Union européenne prévoit d’interdire la vente des véhicules à moteur thermique à partir de 2035, les ventes de voitures électriques en Allemagne connaissent un recul significatif. La fin des subventions gouvernementales à l’achat, ainsi que l’arrêt des aides pour l’installation de bornes de recharge, ont effectivement largement contribué à cette baisse. De fait, seule une voiture sur dix vendue en janvier 2024 était électrique, contre une sur cinq en janvier 2023. Dès lors, l’objectif fixé par le gouvernement allemand, qui projetait à 15 millions le nombre de voitures électriques sur les routes d’ici 2030, semble remis en cause.
Étude de marché : la Norvège adopte la mobilité électrique
En Norvège, le nombre de voitures électriques pourrait dépasser celui des voitures à essence d’ici l’année prochaine. C’est le résultat d’une analyse partagée par Reuters. Malgré un ralentissement des ventes en 2023, les véhicules électriques représentent effectivement la grande majorité des nouvelles immatriculations de voitures en 2024 : 92% en janvier, et 89% en mars. Par conséquent, les véhicules à essence semblent définitivement hors course. Concernant les véhicules diesel, la transition sera cependant un peu plus longue.